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Chaussures de course sur sentier

Amalgame entre la chaussure de course et la chaussure de plein air, la chaussure de course de sentier permet de s’entraîner hors du béton et du bitume, sur des sentiers de terre battue ou non.

ACHAT

Pour courir en tout confort en forêt ou en montagne, il est essentiel de choisir des chaussures à la fois légères (après tout, on veut s’entraîner et ne pas pas forcer pour rien) et stables, parce que les irrégularités du relief peuvent facilement faire perdre pied ce qui peut entrainer une blessure.

Pour être légères, les chaussures de course de sentier comportent généralement beaucoup de nylon, parfois même des composantes en filet, ce qui a notamment l’avantage de permettre à l’eau de s’écouler lorsqu’on traverse un ruisseau ou un cours d’eau. Pour maximiser leur stabilité, elles intègrent souvent des renforts au talon.

La semelle, elle, demeure néanmoins plus agressive que celle des souliers de course traditionnels, et elle est couverte de crampons pour améliorer la traction. Enfin, elle est dotée d’une sorte de suspension, soit un système d’absorption qui amortit les chocs pour épargner autant que possible les genoux.

Pour se faire, on utilise de l’Evazote (EVA), un matériau aussi léger qu’absorbant mais aussi toutes sortes de gels, de mousses à cellules fermées, etc.

Enfin, le bout de la chaussure intègre parfois un butoir intérieur pour protéger les orteils des impacts qui pourraient survenir.

Construction

De façon globale, la chaussure est d’abord constituée de la tige, c’est-à-dire de tout ce qui se trouve au-dessus de la semelle. La tige est notamment formée de l’empeigne, qui forme le dessus de la chaussure, de sa pointe jusqu’au cou-de-pied (en ligne droite avec le bas de la cheville); du bout, qui recouvre la région des orteils; de la languette qui forme le prolongement de l’empeigne (ou qui est située sous celle-ci) et qui protège l’avant du pied; et du bracelet (ou collet), sorte de joint d’étanchéité qui empêche que quoi que ce soit puisse s’introduire à l’intérieur de la chaussure. Enfin, on retrouve l’arrière de la chaussure, formé de l’emboîtage reliant les quartiers, c’est-à-dire les deux côtés arrières de la tige, auxquels on intègre parfois un contrefort, sorte de soutien renforci qui maintient fermement le talon en place et minimise les risques de se fouler la cheville.

La semelle est séparée en trois couches : la semelle d’usure, qui entre en contact direct avec le sol; la semelle intérieure (ou première semelle) sur laquelle repose le pied; et la semelle intercalaire prise en sandwich entre les deux précédentes, et qui absorbe les chocs. Cette dernière est parfois surmontée d’un cambrion, c’est-à-dire un renforcement de longueur variable qui donne plus de rigidité à l’ensemble. À l’intérieur, une fausse semelle (ou semelle de confort) amovible est souvent déposée dans la chaussure. Enfin, la doublure se moule au pied à l’intérieur, pour assurer confort et soutien.

Matériaux

Le cuir est sans contredit le matériau le plus couramment utilisé dans la fabrication des chaussures. Souple, résistant, respirant, relativement imperméable et imperméabilisable, il peut être entier (on dit « pleine fleur ») et dès lors particulièrement robuste et coûteux. Il peut aussi provenir d’une part de peau animale plus mince, ce qui le rend plus abordable mais moins résistant.

Quand on sable le côté intérieur du cuir, on le transforme en suède, ce qui le rend plus flexible et plus respirant, mais aussi moins robuste. Un autre procédé de finition par sablage permet plutôt de transformer le cuir en nubuck, lui donnant ainsi l’apparence d’une peau de daim.

Enfin, le cuir entre souvent dans la composition de la doublure : confortable, il se moule plus rapidement à la forme du pied, mais il alourdit alors la chaussure.

Ressemblant au cuir au premier coup d’œil et quasi-hydrofuge, le cuir synthétique est plus sensible à l’abrasion, respire moins bien et tend à se fendiller lorsqu’il est trop exposé au soleil. Mais pour le reste, il partage à peu près les mêmes propriétés que le cuir véritable et ce à moindre coût.

Utilisé dans la fabrication de bottes de randonnée extrême ou d’alpinisme, le plastique est tout aussi imperméable que rigide. Il est parfois intégré dans la fabrication de certaines parties des chaussures (bout, cambrion, etc.)

Plusieurs tissus synthétiques entrent fréquemment dans la composition des chaussures et des bottes, que ce soit pour leur légèreté, leur faible coût que pour leur respirabilité relative. En général, on utilise alors du polyester ou du nylon, que ce soit pour la tige ou pour la doublure de la chaussure. La plupart du temps, l’intérieur de la chaussure est fait de polyester On retrouve toutefois quelques exceptions où l’on préfère le cuir, comme notamment dans la fabrication des bottes de randonnée.

Une récente génération de chaussures comprend des empiècements plus ou moins grands de filet en nylon ou en polyester, ce qui a pour effet de ventiler la tige. La tige des chaussures amphibies est essentiellement fabriquée de cette façon.

Dans un registre opposé, le caoutchouc se démarque par son imperméabilité mais souffre de par son hermétisme : il ne laisse aucunement s’évacuer la chaleur et l’humidité. Par contre, il est fort utile lorsqu’on le fait entrer dans la composition de certaines parties de la tige et surtout pour fabriquer la semelle dure.

On intègre parfois des membranes imper-respirantes à l’intérieur des chaussures pour faciliter l’évacuation de l’humidité vers l’extérieur. À l’occasion, de semblables membranes sont couplées à des filets ainsi la chaussure respire et demeure imperméable.

Enfin, dans la semelle intercalaire, on incorpore souvent du polyuréthane qui est assez lourd, mais aussi de l’Evazote (EVA) si on veut obtenir confort et durabilité. Le carbone ou la fibre de verre sont quant à eux souvent employés pour donner davantage de rigidité au cambrion.

UTILISATION

Avant d’utiliser pleinement ses chaussures, il faut parfois les « casser » (surtout si ce sont des chaussures de randonnée) c’est-à-dire les étrenner dans un contexte autre que celui pour lequel elles sont conçues, afin qu’elles prennent la forme des pieds. Ainsi on évite les ampoules et les douleurs la première fois où on les enfile pour une utilisation sérieuse. Pour se faire, la meilleure technique consiste à porter les chaussures à la maison en gravissant des marches et en recréant toutes sortes de positions qui seront vécues à l’extérieur.

Idéalement, et pour maintenir leur qualité le plus longtemps possible, les chaussures en cuir doivent recevoir un traitement de protection et/ou d’imperméabilisation avant d’être utilisées. Il faut donc procéder au traitement avant d’exposer les chaussures aux intempéries. Certains types de coutures doivent également être scellés avec des produits spéciaux pour assurer l’entière imperméabilité de la chaussure.

Pour éviter d’avoir des ampoules lors des randonnées, il faut s’assurer que les chaussettes soient bien ajustées et qu’elles soient fabriquées avec des matériaux à séchage rapide, comme les fibres synthétiques ou la laine mérinos. On peut aussi enfiler une sous-chaussette très mince en fibre synthétique sous la chaussette régulière, elle aura pour effet de minimiser le frottement de la peau contre l’intérieur de la chaussure. On peut enfin saupoudrer ses pieds de poudre de talc, avant d’enfiler chaussettes et sous-chaussettes, pour maximiser ses chances de garder les pieds au sec. Si une ampoule se forme malgré toutes ces précautions, il faut appliquer un pansement ou un moleskine (double peau) sur la chair à vif.

Au campement, si les chaussures sont sales après une rude journée, il faut les laver à l’eau si c’est possible, puis les faire sécher à l’air libre et à l’abri du soleil pour éviter que les rayons ultraviolets n’affectent leur revêtement extérieur. Attention aux feux de camp, poêles à bois et autres sources de chaleur du même genre, dont l’intensité est parfois plus forte qu’il n’y paraît ce qui pourrait causer des dommages irréversibles aux chaussures.

ENTRETIEN

Quand elles sont bien entretenues, de bonnes chaussures ont une durée de vie fort appréciable. Pour s’en assurer, il faut d’abord lire les recommandations du fabricant sur les produits protecteurs à appliquer.

Si les chaussures ont été particulièrement salies lors d’une utilisation intensive, on doit retirer les lacets et les rincer à grande eau puis frotter avec une brosse douce. Les laisser ensuite sécher à l’air libre, idéalement à l’ombre.

Retirer les fausses semelles régulièrement, pour les faire sécher et limiter les odeurs nauséabondes. À l’occasion, laver aussi ces semelles pour les mêmes raisons.

Au moins une fois par année, ou plus souvent encore si les chaussures sont surutilisées, il est fortement recommandé de traiter et/ou de réimperméabiliser les chaussures en cuir. Leur vie utile n’en sera que plus longue.